Le village

 

 

           Les types d’habitat

            L’habitat paysan du Sundgau date essentiellement des XVIIIe et XIXe siècles. Chaque village conserve une ou deux maisons plus anciennes (XIVe au XVIe siècles).

            Le Sundgau présente des villages bien groupés, sans densité excessive, fréquemment allongés dans le fond des vallées, où domine l’architecture à colombages. C’est la seule région d’altitude modérée, en Alsace, où co-existent les deux types d’exploitations agricoles traditionnelles : la ferme-bloc et la ferme-cour.

 

La ferme Bloc

 La ferme-bloc se rencontre habituellement dans les régions de montagnes ou en habitat dispersé. Elle est cependant présente en grand nombre dans le Sundgau. Sous un même toit, se trouve l’habitation (pièce à vivre, chambre à coucher et entrée-cuisine), l’étable, la grange et le poulailler. Toutes les parties de la ferme sont accessibles depuis la cour. Elle est généralement disposée en parallèle à la rue dans l’ouest du Sundgau, mais ailleurs, le pignon donne sur la rue.

 

La ferme cour

La ferme-cour est caractéristique de la plaine. Tous les bâtiments sont distincts selon leur fonction, avec une hiérarchisation dans l’organisation par rapport à la rue. La ferme-cour est construite sur un plan en L ou en U. Elle comprend une maison d’habitation, souvent à un étage, avec pignon sur rue, à l’arrière la grange-étable et, si la place le permet, un troisième bâtiment servant de remise.

 

 

 

 

Les animaux que tu peux rencontrer dans les villages

 

            La nourriture et les conditions climatiques attirent vers le village de nombreuses espèces animales, dont la présence est bien souvent insoupçonnée.

            La cave, lieu frais et humide tout au long de l’année, peut attirer le crapaud commun ou encore certaines chauves-souris qui profitent du lieu pour hiberner.

            Le grenier et la grange, en été, sont des lieux favorables à la reproduction de certaines chauves-souris. Les tas de paille ou de foin peuvent être choisis par la fouine pour faire ses petits. Sous les toits, la chouette effraie s’installe pour élever sa couvée, à moins qu’elle ne préfère le clocher de l’église ou une vieille maison abandonnée.

            L’étable étant souvent le local le plus accessible, de nombreux animaux s’y retrouvent en hiver. Ils viennent profiter de la chaleur dégagée par les bovins. Au printemps, les hirondelles y construisent leur nid et, si rien ne vient les perturber, elles reviendront les années suivantes.

            D’autres espèces animales, plus craintives, se rapprochent des villages, mais sans aller jusqu’à s’installer dans les bâtiments. Ils viennent profiter de la nourriture et des abris.

 

            En hiver, beaucoup d’oiseaux qui vivent habituellement en forêt s’aventurent aux abords des habitations à la recherche de nourriture, pour lutter contre le froid. Au printemps, certains oiseaux occupent les boites aux lettres, les piquets creux, les abris de jardin pour y nicher. A la fin de l’automne, les tas de bois ou les tas de fumier attirent le hérisson, la couleuvre à collier ou l’orvet qui cherchent un refuge pour passer l’hiver.

 

 

            La reconstruction d’après-guerre change le caractère des villages

 

Entre 1950 et 1970, les maisons à colombage cèdent la place aux constructions modernes. Les vieilles maisons abandonnées étaient détruites et remplacées par des pavillons sans style. Les lotissements, les quartiers résidentiels et les nouveaux bâtiments ne s’intègrent pas au cadre paysan. Le village se transforme petit à petit en cité-dortoir, et du coup, y perd beaucoup de son âme.

 

Depuis une vingtaine d’années, les maisons anciennes sont restaurées et les constructions neuves respectent le style régional. Mais la disparition de la fonction agricole des villages posent encore quelques problèmes. L’exploitant agricole qui part à la retraite ne vend plus à son collègue paysan, mais au promoteur immobilier, qui y installera des zones pavillonnaires. Les granges en bois sont remplacées par des bâtisses d’acier ou de tôle. Les clochers sont fermés ou grillagés. Ces nouveaux bâtiments n’offrent aujourd’hui plus aucun refuge aux animaux sauvages.

            Après avoir subi, dans son histoire, l’occupation par différents peuples, le Sundgau doit aujourd’hui faire face à la colonisation urbaine.